10 Septembre 2018
Ce n’est pas un sujet bien nouveau, mais en ce début de 21ème siècle les deux semblent très nettement se renforcer ; on peut donc se demander pourquoi.
Sans échelle de valeurs, de préoccupation de tri, je mettrai donc en vrac les points suivants :
- la peur des migrants
- l’échec social de l’Europe
- la méfiance et le dégoût pour les partis politiques historiques
- la pression populiste de ceux « qui vont tout changer pour que tout aille mieux » ou « pour que tout redevienne comme avant, quand ça allait bien »
- la pression sociale, médiatique, ambiante, vers une diminution de l'esprit critique.
Si on peut faire des blablas sans fin sur tous ces points, le dernier m’apparaît quand même la base même qui entraîne les autres. Mais au fait de quoi s’agit-il ?
Vous l’avez sans doute remarqué, mais quand on regarde de près les comportements des fans de football dans les stades, ceux des personnes qui assistent aux meetings politiques, ceux des gens qui participent à 90 % des jeux télévisés, …. on se rend compte que c’est la réaction épidermique qui est titillée en permanence ; on ne demande pas de réflexion, simplement de manifester, de participer, et de le faire savoir au quart de tour, et pourquoi pas le plus bruyamment possible…
La réflexion construite, et encore moins l’esprit critique, n’ont le temps de se mettre en action ; et d’ailleurs c’est bien souhaité comme cela : on veut uniquement des participants, surtout pas des gens qui pensent, même à moins que minima.
Oui, mais ce genre de comportement déteint sur tout le reste ; certains ne savent plus ou ne veulent plus ou ne peuvent plus faire le tri entre les mots d’ordre, slogans et autres consignes avancés par des manipulateurs opportunistes, et la réalité objective…. Ainsi c’est le cas pour la peur des migrants, agitée en permanence, alors que par exemple en France il ne s’agit que de quelques pourcents de la population du pays ; idem avec l’échec social de l’Europe, la pression est de ne garder que le mot échec, surtout sans faire réfléchir les gens vers ce qu’il faudrait simplement faire pour avancer l’Europe dans le sens social; le dégoût pour les partis traditionnels ? oui d’accord, mais qui regarde comment font d’autres systèmes démocratiques, comme celui de la Suisse par exemple ? on préfère que le bon peuple ne réfléchisse pas plus loin que le dégoût… et ainsi arrivent le nationalisme – pour vivre heureux, vivons cachés, entre nous - , et son palier supérieur, la xénophobie, puis cerise sur le gâteau, la voie est ensuite ouverte pour que triomphe le populisme, version stupide de l’épidermisme en politique.