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Le blog complète/actualise la démarche du livre "2017 la France des réformes attendues", en examinant les grands secteurs Etat, Education, Santé,... avec quelques paragraphes de constat, suivis de quelques paragraphes de réformes. Le livre est édité par Edilivre. Une version électronique est à 1,99€ sur le site de l'éditeur; la version papier est à 9,00€. Commentaires bienvenus! (sur ce blog ou à f.achaisse@free.fr)

Donc les élections de 2017 n’ont de fait pas changé grand-chose...

En Janvier 2017 il y avait un article dans ce blog qui titrait : des élections qui ne changeront pas grand-chose... (bien sûr en référence aux élections présidentielle et législative).

Le pourquoi avancé en était la réalité d’une structure politique professionnelle, reposant sur des partis souhaitant protéger l’alternance habituelle du pouvoir depuis des décennies, par ailleurs partis impuissants à réformer efficacement le pays (dette, chômage,…), et des médias préférant la facilité en ne laissant la parole qu’aux membres de ces partis.

Au bout de plus d’un an et demi on peut se poser la question : qu’en est-il en fait ?

Première constatation : il y a eu des changements dans les partis traditionnels, mais si de nombreux nouveaux profils politiques sont venus garnir les rangs des députés, la structure politique n’a pas changé puisque la majorité de ces profils est aussi regroupée dans un parti politique ; parti nouveau peut-être, mais parti quand même, avec toutes les caractéristiques que cela implique : obéissance à un chef et à des sous-chefs, et toutes les dérives bien connues aussi : copinage, clientélisme,…

De plus ces nouveaux profils ont été rejoints par de vrais politiciens professionnels, transfuges des autres partis, et qui se sont vus attribuer de bonnes places et des fonctions importantes ; mais on retiendra surtout ici le rôle qu’on a donné à ces politiciens professionnels vis à vis des petits(tes) nouveaux(elles) : l’encadrement, la formation au ‘métier’…

Les médias ont pu donc se rassurer très vite : même si beaucoup de têtes étaient nouvelles, ils avaient à faire avec les membres d’un parti organisé comme les autres, donc les pratiques d’interview, d’émissions ,… n’avaient pas à être changées...

Deuxième constatation : il est encore un peu trop tôt pour voir si ce parti a été impuissant comme ses prédécesseurs sur les points fondamentaux d’échec : dette, chômage, commerce extérieur,… mais on peut voir dans le projet de budget 2019 quelques éléments inquiétants : le budget total est de 2 milliards supérieur à celui de 2018, or il faut bien aller chercher quelque part ce montant ; si les impôts ne sont pas encore augmentés, directement ou à travers des augmentations de prélèvements ici ou là (particuliers ou entreprises), il faudra donc à nouveau creuser la dette ; le chômage recule un peu pour les jeunes, mais pas pour les moins formés, pas pour les seniors en charge de famille,…le poste Travail et emploi recule pourtant de 2 milliards (!) ; le commerce extérieur n’est que moins désastreux… alors que le poste investissements d’avenir curieusement recule pour frôler un seul milliard – à titre de comparaison avec les plus gros budgets, l’ Education nationale coûte 52 milliards (augmentation de 770 millions d'euros) et la Défense 36 milliards (augmentant de .... 1,7 milliard d'euros (!) ) - on pourra utilement se reporter à l'article de ce blog intitulé "budget 2018 et projet de budget 2019" pour d'autres constatations étonnantes .

Troisième constatation : en confrontant le projet de budget 2019 avec celui de 2018, on voit aussi que peu de postes changent de rang, signe que si des variations dans les budgets alloués sont bien faites, les réformes de fond changeant les axes budgétaires ne sont pas faites ; par exemple le poste Défense, encore épaissi de 1,7 milliard, ne cache pas la préférence faite sur le poste Travail et emploi, dégarni lui de 2 milliards, alors qu’un bouleversement budgétaire de ce poste est nécessaire pour réduire le chômage chronique… la Défense reste comme d’habitude le second poste de l’État, après l’omniprésent poste de l’ Education Nationale, comme déjà signalé ci-dessus. On aurait aussi pu imaginer que les investissements d’avenir se déplacent d’une dizaine de rangs pour souligner une réforme de fond faite en vue de la rénovation économique et industrielle de notre pays.

Quatrième constatation : il est prévisible qu’avec le départ du gouvernement de certaines têtes, le jeu des chaises musicales, les affaires louches de certains ou de certaines parues dans la presse, les postes dorés attribués, aussi bien signalés par les médias, … que le nouveau parti ayant le pouvoir va devoir se durcir pour le conserver… on peut aussi remarquer que ce nouveau parti est omniprésent dans l’exécutif et majoritaire dans le législatif, donc que la séparation des pouvoirs n’est pas plus respectée que par le passé. Aucune forme de démocratie participative, réellement co-gérant les décisions, n’est aussi instaurée, ni même évoquée.

Donc les élections de 2017 n’ont de fait pas changé grand-chose.


 

Donc les élections de 2017 n’ont de fait pas changé grand-chose...
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